Histoire

C’est au père du poète, Louis de Ronsard, que l’on doit le manoir de la Possonnière tel qu’il nous apparaît aujourd’hui. Louis de Ronsard aimait les guerres, les tournois. Il servit Louis XII et François 1er, se battit en Italie sous leur bannière et était à côté de François 1er à Marignan. Il fut aussi le compagnon de Bayard. Latiniste, un peu poète, il rapporta d’Italie son goût pour les belles formes. En effet, ce n’est qu’à son retour des guerres d’Italie, imprégné de l’art de ce pays qu’il fit restaurer en 1515 cette demeure. C’est ainsi qu’il fit percer les murs de hautes fenêtres, puis encadrer celles-ci de fines sculptures, de pilastres et de chapiteaux. C’est sous Louis XII qu’il commença cette restauration qui fut terminée sous François 1er. A la même époque se construisaient Chambord, Chenonceau, Azay-le-Rideau et bien d’autres châteaux encore… 

Ce qui fait l’originalité de ce manoir est l’aménagement de ses dépendances, en effet un des côtés de la cour d’honneur est formé par un petit coteau boisé dans lequel s’ouvre une série de caves, dans le rocher comme on peut en voir dans toute la vallée du Loir, chacune des portes étant surmontée d’une inscription en latin. 

Après deux années de réflexion, c’est à la littérature qu’il se consacrera désormais et tout particulièrement à la poésie, vers laquelle il s’était senti attiré dès l’enfance. Son goût pour l’Antiquité, pris de son père, qui était féru des idées de la Renaissance, va s’épanouir. Après des études au collège de Coqueret, il s’imposera vite comme le chef des jeunes disciples groupés sous le nom de « Pléiade » et dont le manifeste « Défense et illustration de la langue française » paru en 1549 exposant le programme ambitieux et révolutionnaire sous la signature de son ami et voisin Joachim du Belley habitant au château de la Flotte situé tout proche de la commune. 

De 1550 à 1552, Ronsard se consacra à l’écriture des Odes que l’on peut classer en trois catégories, « Les odes pindariques » imitées de Pindare poète grec du Vème siècle, « Les odes Horatiennes » imitées d’Horace poète latin, et à partir de 1553 « Les odes anacréontiques » imitées d’Anacréon poète lyrique grec du VIème siècle avant J.C. Ces odes enthousiasment la jeunesse. Les thèmes antiques nous faisant presque croire à la réalité de la nymphe de l’ode A la fontaine Bellerie. La gloire de Ronsard est alors incontestée. Chantre officiel de la cour, salué « Prince des poètes de l’univers », il va mettre son autorité au service de sa patrie déchirée par les luttes religieuses.